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Gestes du Contact Improvisation

exposition du mercredi 25 avril au samedi 5 mai 2018 (fermé mardi)
de 14h à 19h, au Musée de la danse / St-Melaine, tout public, gratuit

vernissage mardi 24 avril 2018
à 19h, au Musée de la danse / St-Melaine, ouvert à tous, gratuit

présentation de Satisfyin Lover de Steve Paxton recréé par Jurij Konjar et de l'exposition suivie d'une jam d'ouverture initiée par la danseuse Nancy Stark Smith, cofondatrice du Contact Improvisation.

Exposition

L’exposition Gestes du Contact Improvisation offre une cartographie de cette pratique chorégraphique née dans les années 1970. S’articulant autour de sept gestes fondateurs, elle présente — aux murs — des images de la pratique : photographies, vidéos, revues littéraires, mais aussi extraits de manuels de physiologie qui inspirent les fondateurs du Contact Improvisation. Mais surtout, elle donne aux visiteurs l’occasion de retraverser les aventures tactiles et pondérales du Contact Improvisation, de partager l’espace avec des contacteurs venus dans les salles du musée s’adonner à leur pratique. L’enjeu n’est pas de performer la pratique, mais bien de laisser voir, comme par la petite lucarne, les danseurs au travail.

Le Contact Improvisation est le titre d'une pièce créée par Steve Paxton dans une galerie new-yorkaise en 1972.
Depuis un demi-siècle, ce qui n'était qu'une partition pour une semaine d'improvisations où danseurs et danseuses se sautaient les uns sur les autres devant des visiteurs interloqués, s'est transformé en une technique de danse transmise dans de nombreux pays. Diversement utilisée dans l'entraînement des danseurs contemporains, ou simplement pratiquée par des communautés de bougeurs qui se réunissent dans des espaces de jam similaires aux jam-sessions du jazz et aux milongas du tango, le Contact Improvisation est devenu une micro-culture chorégraphique.
Dotée de ses styles, ses variations, ses tropes et ses habitudes de langage, cette micro-culture récapitule de nombreuses questions qui traversent la danse contemporaine et même, plus généralement, les arts du mouvement au XXème siècle (des sports de glisse comme le surf ou le skateboard à l’importation occidentale des arts martiaux).
De l'extérieur, le Contact Improvisation ressemble tantôt à des chiens qui se chamaillent, tantôt à des gens qui font l'amour, tantôt à des gens qui font la sieste, tantôt à de l’acrobatie : il emprunte ses techniques aux arts martiaux, au yoga, aux pratiques somatiques, à la danse. De l'intérieur, les contacteurs vivent dans un monde de tournoiements, plongés dans un bain tactile et pondéral. Le guide qu’ils s’efforcent de suivre, dans ce monde de sensations inhabituelles, est le désir de rester en contact physique avec leurs partenaires. Comme le dit Steve Paxton en 1979 :
« s’offrant mutuellement des appuis, innovant, les danseurs méditent sur les lois physiques liées à leurs masses : la gravité, l’impulsion, l’inertie et la friction. Ils ne s’efforcent pas d’atteindre des résultats mais bien plutôt cherchent à accueillir une réalité physique constamment changeante par une manière appropriée de se placer et de diriger leur énergie. »

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Commissariat : Romain Bigé

Romain Bigé enseigne la philosophie et pratique la danse. Il se forme à l’improvisation aux États-Unis, puis en Europe, auprès de Lisa Nelson, Nancy Stark Smith, Joerg Hasmann, Matthieu Gaudeau et bien d’autres. Il a co-fondé, en 2014 L’œil et la main, un collectif dédié à la création d’espaces et de temps de pratique autour du Contact Improvisation. Dramaturge, il a accompagné plusieurs créations théâtrales de la metteure en scène tchèque Linda Dušková et a collaboré avec divers chorégraphes et danseurs (Myriam Lefkowitz, Chris Aiken, Boris Charmatz, João Fiadeiro). Agrégé de philosophie et diplômé de l’École Normale supérieure en 2013, boursier Fulbright en 2016, il vient de soutenir une thèse en philosophie et en études en danse, Le partage du mouvement. Une philosophie des gestes avec le Contact Improvisation, dirigée par Renaud Barbaras dans le cadre du doctorat Science Art Création Recherche de PSL*/ENS. Chercheur, il collabore au Labodanse dirigé par Asaf Bachrach (CNRS) dédié à la recherche en sciences cognitives sur l’improvisation conjointe. Enseignant, il donne un cours de philosophie de l’art et de philosophie des gestes dans la License pluridisciplinaire de PSL* à Paris (ENS-Mines), et avec le danseur et pédagogue Matthieu Gaudeau, il a créé Espaces tactiles, un cycle d’ateliers dédié à construire des ponts entre danse et philosophie.
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