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Zoo de Valeria Giuga et Anne-James Chaton

mardi 26 juin 2018 à 20h
Musée de la danse / Le Garage
gratuit, tout public
sur réservation

ouverture de résidence

Entre danse et poésie sonore, Valeria Giuga et Anne-James Chaton mettent en résonance des exercices choisis de technique de la chorégraphe Mary Wigman et La Ferme des animaux de Georges Orwell. De ce rapprochement naît une réflexion sur les apprentissages et les usages du langage, de leurs vertus émancipatrices à leurs potentielles récupérations totalitaires.

chorégraphie : Valeria Giuga
Textes, création sonore, voix live : Anne-James Chaton
danse :  Aniol Busquets, Rita Cioffi, Valeria Giuga
costumes : Coco Petitpierre
lumières : Sylvie Debare​

ZOO se situe à la lisière entre le bestiaire et l’étude d’éthologie. Bestiaire dans son sens médiéval des recueils de fables et de moralités mettant en scène les « bêtes » réelles et imaginaires ; une étude d’éthologie car cette science, qui s’intéresse aux comportements des animaux, n’exclut pas l’humain.
Le point de départ étant George Orwell et son roman La ferme des animaux, Valeria Giuga invite le poète sonore Anne-James Chaton pour écrire ensemble une histoire animalière. Dans ZOO Valeria Giuga et Anne-James Chaton concentrent leur attention sur la question de l’apprentissage comme outil d’émancipation individuel et sociétal, toutes les bêtes de La ferme des animaux transcendent leur condition en apprenant à lire à écrire, se promettant ainsi, mutuellement, un avenir radieux. Le texte d’Orwell montrera de quelle façon insidieuse l’alphabet appris par les cochons, les chèvres et les poules, pourra devenir l’instrument de leur soumission.
Valeria Giuga met en écho à l’œuvre d’Orwell les travaux d’une figure emblématique de la danse expressionniste allemande : Mary Wigman. L’artiste, comme George Orwell en littérature, témoigne au travers de ces œuvres des tensions et contradictions de son époque ; elle représente un point d’appui privilégié pour décortiquer les processus de naissance d’un langage, de ses balbutiements à ses syntaxes les plus abouties, et des possibles errances de l’appropriation à des fins malveillantes d’un pouvoir signifiant.
Il ne s’agira pas dans ZOO de reprendre une œuvre de Mary Wigman en particulier, mais d’analyser la technique de corps qu’elle a développée tout au long de sa vie au sein de son école.
Le vocabulaire, la syntaxe, la grammaire et leur moyen de transcription sont les outils fondamentaux de la libération. Toutefois, si ils sont les conditions nécessaires de cette libération, ils n’en sont pas la garantie. Un outil peut connaitre divers emplois et servir à d’autres fins que celles imaginées par ses concepteurs.
La pièce rassemble l’humain dans l’unité de son langage corporel et intellectuel, depuis l’harmonie du geste et de la lettre, du mouvement et de l’écriture, jusqu’à leur dissociation tragique dans une danse aboutie et un texte cohérent et pourtant, l’un comme l’autre, porteurs d’un sens inhumain.